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Jean-Paul JOURDAN 1997 |
Ce qu'ils font, ce que je fais Comment je construis étapes et plans de travail Lettre à un(e) remplaçant(e) éventuel (modèle) Quelques-unes de mes approches didactiques : Quelques-uns de mes documents : http://perso.orange.fr/jean-paul.jourdan/pedagogie/doc_classe.htm http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/doc_classe.htm éléments de pédagogie : http://perso.orange.fr/jean-paul.jourdan/pedagogie/index.htm http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/index.htm |
A
quoi ressemble la classe (1997)
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Voilà en gros à quoi cela ressemble! 30 élèves (pour 34 places) ont vécu là cette année. Les banquettes de la bibliothèque sont des récups de caravane (12 places) Les étagères sont fixées au sol pour des raisons de sécurité. Un troisième PC est caché dans une cage d'escalier sous la vidéo. Sur les murs, une carte d'Europe, une du monde, des affiches des films que nous avons vus et des reproductions de peintures. |
Les bureaux sont anciens, il faut imaginer les sièges autour! Chaque enfant a son casier que je m'interdis d'ouvrir sans son autorisation. En échange, mon coin leur est interdit. Un lecteur cd / cassettes est disponible à la bibliothèque. La musique mise doucement permet de faire un mur de bruit qui protège ceux qui sont à la bibliothèque du ronronnement de la ruche!
Les enfants choisissent leur place (il y en a 4 de vides). Les changements sont possibles à tout moment s'il y a accord des intéressés. Une fois pas an, on casse tout et on essaie de faire du neuf… (je veux dire de changer les groupes et les places J mais c'est toujours libre.
Ce qu'ils font, ce que je fais
Les temps d'autonomie
Une demi heure en début de journée en début d'année, 2 à 3 heures en moyenne en temps normal, 4 heures en cette fin d'année mais c'est exceptionnel! Il faut y ajouter le temps du matin (certains arrivent 1/2h avant le début de la classe et s'installent.), les temps de récré et d'interclasse (la classe est ouverte non stop sur le temps de midi. La classe finit à 11h30 mais certains restent jusqu'à midi, d'autres reviennent dès 12h10) et un temps le soir. (Certains ne partent qu'une demi-heure après la fin de la classe). Je ne suis pas forcément présent dans tous les temps hors classe mais il y a toujours un adulte dans les bâtiments.
Ce temps est le plus souvent en début de journée et en début d'après-midi.
Les enfants se répartissent entre leur place, les PC ou la bibliothèque. J'ai laissé cette année des groupes de 3 à 6 aller seuls dans une petite salle (qui surplombe la classe mais qui nécessite 50 m de trajet) pour qu'ils puissent préparer un secret le spectacle de fin d'année. Ils peuvent se regrouper autrement en fonction des places vides. Ils peuvent bien sûr parler librement mais à voix basse, travailler seuls ou ensemble.
L'enfant (ou un groupe constitué librement) choisit alors son activité. (étapes et plan de travail)
En début d'année, je passe beaucoup de temps à fliquer ;-))) à veiller à ce que chacun s'active, à faire baisser le niveau sonore et je repasse en collectif dès que cela ne marche plus.
Je circule beaucoup pendant ce temps là pour observer, pour calmer le jeu pour dialoguer aussi en particulier ou avec les groupes. J'aide quelquefois quand le secours des pairs n'est pas possible. L'enfant demande d'abord l'aide du copain avant de demander la mienne. C'est aussi le temps que j'utilise pour corriger ce qui demande une correction individuelle. Le travail a pu être fait une semaine ou deux avant, à l'école ou à la maison. Cette année, avec 30 j'ai dû emporter beaucoup de corrections. J'avais pris 3 semaines de retard sur les étapes de grammaire!
Les temps collectifs
J'en distinguerai 3 types :
1°) La mise en commun du travail fait en autonomie (pas de tout!). Cela concerne surtout les recherches de math, les textes et les exposés. Ma place est généralement sur mon perchoir au fond de la classe. Pendant qu'ils travaillaient et parce que je les connais un peu, je cherche à repérer les diverses démarches de manière à ne pas susciter en premier l'exposé de ceux qui ont tout juste. On compare les démarches en cherchant surtout ce qui fonctionne bien. En math, j'attends que la réponse juste devienne évidente après les échanges. Si ce n'est pas le cas, on reprend plus tard sous une autre forme. Je donne rarement La Réponse. Je fais généralement la guerre aux "je sais tout" méprisants et moqueurs, aux bons élèves quoi ;-) et je m'arrange de bien expliquer pourquoi je préfère donner la parole aux autres d'abord… C'est en principe moi qui gère les débats mais il arrive que cela fonctionne tout seul. Je me mets alors en retrait. D'ailleurs, quand le téléphone sonne en fin d'année ou que je suis dérangé, le travail continue sans que cela ne semble déranger personne.
2°) Des temps de recherche dirigée. C'est le cas souvent en orthographe, en conjugaison ou sur les situations mathématiques précises. C'est ce qui ressemble le plus aux séquences IUFMesques, aussi je ne m'attarderai pas ;-) Dans ces cas-là, tout est au brouillon et il n'y a pas de "correction" autre que la mise en commun.
3°) Des moments d'enseignement frontal pur et dur où je joue le one man show
ou du moins le chef d'orchestre… Ma place est devant pour une fois. Eux sont
priés d'écouter et de se taire ce qui n'est pas simple au début avec les tables
en îlots :-))). Au début, c'est difficile d'envisager plus d'une demi-heure de
ce régime, mais en fin d'année, on arrive à tenir jusqu'à une heure trente pour
peu qu'on y mette un peu d'échanges maître / élèves J
C'est aussi le moment, généralement de 15h 45 à 16h30 où je donne à écrire les aide-mémoire avec un minimum d'explications. C'est leur utilisation dans autres situations qui peu à peu leur donne du sens.
Comment je construis étapes et plans de travail
Je n'ai jamais écrit de plan de travail. J'essaie de décrire là ce que les enfants font sur leur temps d'autonomie. Tout ça peut d'ailleurs aussi être emporté et fait à la maison, seul ou avec les copains qu'on invite. (Une partie du spectacle de fin d'année et des exposés a été réalisée dans ces conditions)
Il y a un "noyau dur" pour tous composé de
1°) Les étapes de math: (pour environ 10 jours)
2°) Les étapes dites de grammaire. (pour environ 10 jours)
3°) un texte (un par semaine au stade brouillon, un par mois mené au bout, pas tous en même temps)
4°) un dossier histoire ou géo ou sciences (pour 1 à 4 ou 5 semaines selon longueur)
Pour chacune de ces activités, on se donne une date butoir, pas la même pour tout. A cette date, on doit normalement avoir terminé. Ci ce n'est pas le cas, on ajoute ce qui reste à l'étape suivante.
Et de la place pour des activités plus occasionnelles qui concernent l'un ou l'autre.
5°) quelquefois un exposé, une revue de presse, une poésie ou une lecture à voix haute
6°) la place pour des choix personnels (CD-ROM, activités graphiques, artistiques, musicales etc…lecture)
exemples de dossiers :
http://perso.orange.fr/jean-paul.jourdan/pedagogie/doc_classe.htm
http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/doc_classe.htm
Ce sont 6 (au début) à 12 (à la fin) exercices pris sur Math et Calcul (parce qu'il est simple pour un travail autonome).
On voit à la fois autant de notions que d'exercices. (en gros : 1 ère étape ch 1 ex 1, ch 2 ex 1, ch 3 ex 1 etc…) à ceci près que j'insiste chaque semaine un peu plus une notion et que je débrouille pour décaler très vite de manière à aborder à chaque étape ou presque une notion nouvelle. On commence simple et au fur et à mesure des mises en commun je donne les "billes" qui permettent d'entrer plus avant dans les notions. Quand une notion me paraît mûre, on formalise un peu plus et on laisse une trace sur l'aide-mémoire. Puis je laisse un trou (on n'en parle plus pendant 2 étapes puis on revoit, puis on laisse pendant 4 ou 5 étapes avant de revoir). Cela permet d'explorer ainsi les multiples et diviseurs une bonne dizaine de fois dans l'année, d'aborder la proportionnalité dès le premier trimestre de CM1 ou 2 et de permettre que la notion se construise progressivement. Bien sûr, l'évaluation ne portera que sur ce qui est déjà mûr ou sera faite en utilisant des outils (aide-mémoire, calculette etc…). On n'apprend rien par cœur mais peu à peu d'enfant mémorise. De temps en temps, on "visite" l'aide-mémoire.
Le travail de structuration est fait par la mise en commun et les situations de recherche collective. En général, les deux s'enchaînent. On met en commun et on extrapole par une recherche collective pour préparer l'entrée plus en profondeur dans la notion. L'étape suivante sert d'application qui n'est donc pas immédiate.
aide-mémoire math :
http://perso.orange.fr/jean-paul.jourdan/pedagogie/doc_classe.htm
http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/doc_classe.htm
Les étapes dites de grammaire.
On les appelle ainsi car elles sont constituées d'exercices pris sur Genouvrier Larousse et programmés comme pour les maths. L'objectif est d'abord d'acquérir le réflexe d'une écriture et orthographe mécanique. C'est un peu un exercice de copie évoluée puisque les phrases doivent souvent être modifiées. Peu m'importe donc que la consigne ne soit qu'intuitivement perçue (je demande que la phrase écrite ait du sens). On pourrait résumer l'objectif : écrire beaucoup, vite et juste, au propre du premier coup. Lire et reproduire des groupes de mots de plus en plus longs, puis des phrases entières. Si on ne comprend pas la consigne, on ne perd pas son temps en copiant l'exercice pourvu que cette copie ne se fasse pas lettre à lettre ou mot à mot. L'enfant qui peut justifier de beaucoup de copie sur un autre thème peut ne faire les exercices que partiellement. Au début, c'est la galère, souvent pour les garçons qui ont vite "mal au poignet". J'en suis arrivé là après bien des fiches en tout genre qui pensaient privilégier la compréhension ;-) quand je me suis rendu à l'évidence que l'on ne pouvait pas faire l'économie de cet "entraînement" si l'on voulait arriver à une lecture / écriture / orthographe réflexe. Je suis pragmatique, pas idéologue J . De nombreux élèves préfèrent faire ça chez eux dans leurs moments de solitude. La deuxième année, ils deviennent capables d'écrire très vite et très proprement du premier coup.
L'apprentissage de la grammaire (grammaire des textes, fonctions, natures) est conduite en collectif et au détour de l'orthographe et de la conjugaison.
http://perso.orange.fr/jean-paul.jourdan/pedagogie/doc_classe.htm
http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/doc_classe.htm
L'essentiel du travail (recherches, essais) est fait au brouillon.
Les élèves ont un cahier de français,(pour les étapes de grammaire), un cahier de math (pour les étapes de math). Les deux cahiers doivent être bien tenus, une aide-mémoire français, un aide-mémoire math, un grand cahier pour rapporter les expériences de sciences, un cahier de chant et poésie, un classeur où ils rangent librement les autres documents.
Les dossiers documents plus importants sont reliés.
Les textes sont faits au brouillon. Les textes menés au bout sont mis en page et imprimés ou dactylographiés en deux exemplaires : 1 pour l'enfant, l'autre pour la bibliothèque.
La trace de leurs exposés, recherches etc… est entièrement libre.
Je ne corrige (surtout pour l'orthographe) que le cahier de français, et les textes finis si l'enfant le souhaite.
Plus les années passent et plus le support numérique prend le pas sur le
support papier : exposées Powerpoint, textes Word, documents Excel … et
même documents sons …
J’ai la chance de disposer d’un fort capital confiance de la part des
parents …
Cela pose aussi un problème de correction… j’expérimente le suivi de
correction de Word mais cela a vite des limites compte-tenu du temps et des
heures d’écran que cela m’impose …
Eléments
de didactique
Jean-Paul JOURDAN 1997- 2006